Protoxyde d'azote :  les conséquences

L’usage détourné du protoxyde d’azote est un phénomène identifié depuis plusieurs décennies notamment dans un contexte festif aux conséquences pouvant être graves. La recrudescence de cet usage, chez des collégiens, lycéens et étudiants avec des consommations répétées, voire quotidiennes, au long cours et en grandes quantités, confirme la gravité des dommages qui peuvent également intervenir à l’occasion d’une utilisation unique.

Le protoxyde d’azote c’est quoi ?

Le « gaz hilarant » ou « proto », est du protoxyde d’azote (molécule : N2O). Dans son usage « alimentaire », le gaz est vendu, sous la forme de cartouches (pour les siphons à chantilly par exemple) ou de bonbonnes dans les commerces de proximité (épiceries, supermarchés) et sur internet. Son usage détourné consiste à inhaler le gaz par le biais d’un ballon, après avoir « cracké » la cartouche pour l’ouvrir. Le produit, bon marché, est consommé par certains adolescents et jeunes adultes. Ceux-ci recherchent l’effet rapide, fugace, euphorisant et les distorsions sensorielles ressenties avec ce produit.

Il existe des risques immédiats : asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé, désorientation, vertiges, chutes notamment. En cas de consommations répétées et à intervalles rapprochés et / ou à fortes doses, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques peuvent survenir.

Face à la multiplication des cas de complications, notamment neurologiques, survenus après des consommations répétées et/ou massives de N2O, les professionnels de santé et les structures de veille sanitaire d’addictovigilance et de toxicovigilance ont alerté les pouvoirs publics, aboutissant à l’adoption d’une loi en juin 2021 de prévention des usages dangereux du protoxyde d’azote. La loi interdit en particulier la vente de N2O aux mineurs.

Je suis parent, je trouve des cartouches de protoxyde d’azote et des ballons dans les affaires de mon enfant, je fais quoi ?

Ne paniquez pas, mais ne banalisez pas la situation. Essayez d’instaurer un dialogue avec votre enfant sur ses motivations à consommer et sur les risques que cela représente. Si vous ne parvenez pas à instaurer un dialogue, si vous êtes perdu ou débordé par vos émotions, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel spécialisé pour être conseillé (par exemple, une consultation jeunes consommateurs – CJC). Vous pouvez également avoir recours au téléphone ou à internet (Drogues info service est à votre disposition pour répondre à vos questions et pour vous aider dans votre réflexion. Vous pouvez joindre anonymement l’un des écoutants tous les jours de 8h à 2h au 0 800 23 13 13 ou par chat.)