Alerte sur l’usage détourné du gaz hilarant (protoxyde d’azote)

Ces dernières années, l’usage détourné du protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de « gaz hilarant » ou « proto », connaît une forte augmentation, notamment chez les jeunes adultes et parfois chez les adolescents. Souvent perçue comme une pratique festive et sans danger, cette consommation comporte pourtant des risques graves pour la santé, pouvant aller jusqu’à des atteintes neurologiques, hématologiques ou psychiatriques.

Qu’est-ce que le protoxyde d’azote ?

Le protoxyde d’azote (N₂O) est un gaz médical à usage strictement réglementé, utilisé dans le cadre de soins à visée anesthésique et/ou analgésique. Il est également employé dans le domaine culinaire, notamment comme gaz propulseur pour les siphons à chantilly.

Dans ce cadre alimentaire, le gaz est conditionné sous forme de petites cartouches ou de bonbonnes de plus grand volume. Il s’agit alors d’un gaz pur, ce qui le rend particulièrement dangereux lorsqu’il est inhalé.

L’usage détourné consiste à inhaler le gaz à l’aide de ballons. Cette pratique concerne principalement un public jeune, avec des consommations parfois répétées, voire massives, à la recherche d’effets d’euphorie et de désinhibition.

Quels sont les risques pour la santé ?

Risques immédiats

L’inhalation de protoxyde d’azote peut entraîner rapidement :

  • une asphyxie par manque d’oxygène,

  • une perte de connaissance,

  • une désorientation,

  • des vertiges,

  • des chutes,

  • des accidents de la voie publique,

  • des brûlures liées au froid du gaz expulsé ou au contact prolongé avec les bonbonnes.

En cas de consommations répétées ou importantes

Une consommation régulière ou excessive peut provoquer :

  • des complications neurologiques parfois sévères (troubles de la marche, pertes de sensibilité), pouvant nécessiter une rééducation fonctionnelle,

  • des complications hématologiques et/ou vasculaires, telles que des anémies ou des thromboses (caillots sanguins) veineuses ou artérielles,

  • une dépendance et d’autres complications psychiatriques.

Il est important de souligner que la consommation de protoxyde d’azote associée à d’autres substances (alcool, drogues) majore considérablement les risques.

Un message de prévention

Le protoxyde d’azote n’est pas un produit anodin. Derrière une image festive et banalisée, son usage détourné expose à des dangers réels et parfois irréversibles. Informer, prévenir et dialoguer restent essentiels pour limiter ces pratiques et protéger la santé des plus jeunes.